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• 1334; bas lat. incorrigibilis♦ Qui ne peut être corrigé.1 ♦ (Personnes) Qui persévère dans ses défauts, ses erreurs. ⇒ entêté, impénitent, indécrottable. Un enfant incorrigible. « les hommes sont incorrigibles et ils ne peuvent manquer à leur nature propre » (Duhamel). Un paresseux, un alcoolique incorrigible. ⇒ invétéré. Un incorrigible optimiste.Synonymes :- déterminé- endurciQui pousse à l'extrême une attitudeSynonymes :- impénitent- indécrottable (familier)- invétéréincorrigibleadj.d1./d (Défauts) Qu'on ne peut pas corriger. Une incorrigible curiosité.d2./d (Personnes) Dont on ne peut corriger les défauts. Un incorrigible bavard.⇒INCORRIGIBLE, adj.A. — [En parlant d'une pers.]1. Absol. Qu'on ne parvient pas à amender; qui ne peut pas se corriger. Synon. impénitent, incurable, indécrottable (fam.). Garnement incorrigible :• Tous ceux qui me demandaient : À quand le mariage? Et à quoi travailles-tu? ne m'adressent plus de questions depuis des années et par conséquent me regardent comme incorrigible et incurable. J'ai donc usé l'intérêt et fatigué la sympathie.AMIEL, Journal, 1866, p. 457.2. [Avec un subst. désignant un défaut, une mauvaise habitude]. Gourmand, ivrogne, menteur, paresseux incorrigible. M. Delangre lui lança un regard terrible, tremblant à l'idée que ce bavard incorrigible pouvait tout gâter (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1062).— [P. ext., en bonne part] J'ai un tort irréparable à me faire pardonner : celui d'avoir voulu faire quelque bien. Ceux qu'a pu blesser ce motif, peuvent prendre leur parti; car je me sens pour l'avenir incorrigible à cet égard (LAYA, Ami loix, 1793, p. 6). Qu'il [Byron] devait plaire à cette jeune femme [Lady Blessington] et la toucher, ce collégien de trente-cinq ans, sentimental incorrigible qui s'efforçait en vain au cynisme (MAUROIS, Byron, t. 2, 1930, p. 242).B. — [En parlant d'un défaut, d'un comportement critiquable] Dont on ne parvient pas à se débarrasser; qui ne peut être corrigé. Synon. incurable. Distraction, étourderie, vice incorrigible; incorrigible stupidité. Il a de l'étude, ayant été régent de collège, et chassé pour incorrigible ivrognerie (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 139). Il faut vraiment que notre prochain déploie une perversion incorrigible et une éclatante méchanceté pour nous forcer à quitter cette indéfendable fiction d'optimisme (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 176). V. blâmer ex. 1.— [P. ext., en bonne part] « Ton incorrigible gaîté! » s'écriait ma mère. Ce n'était pas reproche, mais étonnement (COLETTE, Sido, 1929, p. 85).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1334 « impuni (en parlant de faits) » (Arch. JJ 69, f° 13 r° ds GDF.); b) ca 1350 « qu'on ne peut corriger (en parlant de personnes) » (G. LE MUISIT, Poésies, II, 7 ds T.-L.). Empr. au lat. chrét. incorrigibilis de même sens. Fréq. abs. littér. : 159.
DÉR. 1. Incorrigibilité, subst. fém. rare. Caractère incorrigible (d'une personne, d'un défaut). Avec cette susceptibilité de distraction et cette incorrigibilité de caractère qui lui laissent toutes ses faiblesses de coquetterie, de figure, de vanité, toutes ses susceptibilités d'amour-propre (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 89). L'irréductibilité des tendances perverses se traduit par le récidivisme incessant de la faute, l'incorrigibilité en apparence absolue (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 727). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. av. 1679 (RETZ, Œuvres, éd. A. Feillet et J. Gourdault, Paris, 1876, t. 4, p. 186); de incorrigible, suff. -(i)té. 2. Incorrigiblement, adv., rare. D'une manière incorrigible. Reçu une lettre de..., par conséquent en bonne humeur le reste du jour. Il n'y a pas d'influence meilleure et plus directe que celle-là sur ma damnée et incorrigiblement impressionnable personne (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1836, p. 11). La propreté des abeilles va jusqu'à la manie (...). Seuls, les mâles sont incorrigiblement insoucieux, et couvrent impudemment d'ordures les rayons (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 96). — [
]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. — 1res attest. 1557 (P. DE TYARD, 22 ds Z. rom. Philol. t. 28, p. 728) attest. isolée av. le XVIIIe s. (1788 ds DG); de incorrigible, suff. -ment2.
incorrigible [ɛ̃kɔʀiʒibl] adj.ÉTYM. 1334, au sens 2; au sens 1, v. 1350; bas lat. incorrigibilis, même sens, de in- (→ 1. In-), et lat. class. corrigere. → Corriger.❖1 (Personnes). Qui persévère dans ses défauts, ses erreurs. ⇒ Entêté, impénitent, incurable, indécrottable. || Un enfant incorrigible. || Paresseux, ivrogne, pécheur incorrigible (→ Excentrique, cit. 5; impénitence, cit. 1).1 (Ceux) qui demeureraient incorrigibles et voudraient persévérer en leur impiété et dureté de cœur (…)Ronsard, Œuvres en prose, Translation…2 (…) ayez soin tantôt de faire donner le fouet à ce petit fripon-là, par mon écuyer : c'est un petit incorrigible.Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, II.3 Je sais maintenant, ce que je ne savais pas encore en ce temps-là, c'est que les hommes sont incorrigibles et qu'ils ne peuvent manquer à leur nature propre.G. Duhamel, Cri des profondeurs, III.REM. L'adjectif peut s'employer dans un contexte neutre ou même mélioratif. Je suis un voyageur incorrigible; un incorrigible rêveur.2 (Défauts, erreurs). Qui persiste chez qqn. ⇒ Incurable. || Une paresse incorrigible. || Ses maîtres ne peuvent rien contre son incorrigible étourderie.4 Qui le pourrait croire, si l'expérience ne nous faisait voir qu'une erreur si stupide et si brutale (l'idolâtrie) n'était pas seulement la plus universelle, mais encore la plus enracinée et la plus incorrigible parmi les hommes ?Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, II, III.❖CONTR. Corrigible.DÉR. Incorrigibilité, incorrigiblement.
Encyclopédie Universelle. 2012.